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Confidences d'une "post-confinée"

Parce que qu'elle que soit ma casquette du jour, infirmière/hypnothérapeute/praticienne access bars, chacun(e) me donne de lui, se confie. Aujourd'hui j'ai décidé de vous donner un petit bout de moi. En toute transparence, je vais à mon tour vous confier mes doutes et mes craintes. Moi, thérapeute, soignante, HUMAINE, IMPARFAITE...comme vous !

A cat looking at a window

“Reprendre ma vie était si difficile.”


16 mars 2020, on annonce le confinement, la France s'arrête, le Monde se fige. "Moi demain j'ai des patients, 5 séances d'hypnose qui m'attendent !". Je suis restée figée, je n'ai rien annulé, pas certaine d'y être vraiment obligée. J'ai cherché les infos légales : il fallait fermer le cabinet. Impossible, c'était juste impossible. J'ai attendu que les gens annulent d'eux-mêmes, et j'ai fait ça toute la première semaine.

On venait d'essuyer 2 mois de grève des transports, mes consultations s'annulaient. Certaines semaines je n'avais que 3 patients au lieu de 20 ! J'avais remonté tant bien que mal la pente, pleine de confiance et d'espoir. Et là BIM BAM BOUM, ça recommençait !

Je n'avais pas le courage de fermer, de dire "on annule", parce que je savais que ça allait couler le cabinet. En restant immobile j'avais la sensation que le naufrage n'était pas ma décision.

La 2ème semaine j'ai contacté les patients qui n'avaient pas encore annulé, j'ai fait ma première séance d'hypnose à distance, c'était super et aussi efficace qu'en présentiel. D'un naturel optimiste je me suis dit que ce confinement allait me permettre de me reposer (moi qui suis toujours à 3000km/h) et de profiter de mon chez moi et de mon compagnon. Ambiance vacances en amoureux, plaids, chats et chocolat ! Je faisais quelques séances à distance, parfois en direct de mon lit, c'était plutôt amusant.

Puis cette parenthèse se prolonge, et je sentais bien que ça allait durer. Mes quelques séances ne me permettaient pas de vivre, et je ne pouvais plus me permettre le luxe d'un cabinet vide. Salaire = 0e pour une durée indéterminée. J'ai dû prendre la douloureuse décision de dire au revoir à mon joli petit cabinet de la butte-aux-cailles. Moi qui venait d'y faire de nouveaux aménagements ! J'avais mis 1 an à trouver ce cabinet. Je l'ai aménagé, décoré avec soins pour qu'on s'y sente bien. Aujourd'hui encore y penser me fait mal.

Plus de revenus, plus de cabinet, plus vraiment de patients (entre 2 et 5/semaine)..."pas grave, je vais faire des masques, des vidéos YOUTUBE, un nouveau site web!"

Plutôt que d'affronter les choses, je les ai mise sous le tapis, et j'ai biennnnn marché dessus.


11 mai 2020, le déconfinement..."MERDE, le tapis!"

Vite il faut avancer, bouger, sortir, prendre des décisions, trouver de l'argent, reprendre sa vie. Mais où est ma vie d'avant ??? Je n'ai plus de lieu de travail, ni même de travail. Je suis noyée, pétrie d'angoisses. Je reçois 2/3 patients dans mon petit appartement de 29m2, au milieu de mes affaires, de mes 3 chats, j'envois mon compagnon se balader ! L'angoisse monte. Car les gens, tout comme moi, ont du mal à sortir, à reprendre leur vie, à reprendre rdv. Le téléphone ne sonne pas, l'agenda reste vide, et ça fait 3 semaines que le confinement est terminé.

J'ai dû prendre alors une seconde douloureuse décision..."je dois redevenir infirmière". Trois ans que je me battais pour quitter DE-FI-NI-TI-VE-MENT ce métier que je n'aimais plus. Depuis le 31 décembre 2019 j'avais enfin pu dire adieu à ma blouse, mes crocs roses et mon tensiomètre ! Juin 2020, il a fallut s'y remettre. Comment ne pas être envahie par une sensation d'échec ?

Fin juin je déménage. Par chance je trouve un appartement dans lequel je vais pouvoir faire mes séances d'hypnose et d'access bars dans un coin de mon salon sans pour autant avoir la sensation que l'on viole mon intimité. Mes patients se feront aux ronrons des chats ! C'est juste le temps de "me refaire", le temps que la situation se stabilise et que je retrouve un cabinet. Mais ça dure, ça dure. Mais jusqu'à quand ???

Depuis juin je travaille 6j/7 entre mon boulot d'infirmière et mon cabinet de thérapies douces que j'essais de relancer.

Pas de vacances depuis 3 ans, ça devait être pour cette année, ça y est j'y était arrivée, ma reconversion, mon cabinet, les patients contents, les revenus stables. Mais finalement NON, c'est fini, les vacances ne sont pas pour cette année non plus, il va falloir encore se battre.


Il y a quelques semaines s'en était trop. Moi qui rassurais tout le monde pendant cette crise, j'en était la première victime. J'ai voulu tout arrêter. Lâcher ce cabinet, reprendre ce métier d'infirmière à contrecœur parce qu'il m'offrait la sécurité. J'ai passé des jours et des jours à me dire "j'arrête le cabinet", "non, je continus", "je trouve une autre voie"... je me suis torturée l'esprit, me suis endormie puis levée avec des bouffées d'angoisse, me suis épuisée dans des crises de larmes, j'ai tirée si fort sur la corde !

Moi aussi, je suis comme vous que j'accompagne. J'ai peur, je baisse les bras, je décide de quelque chose, je chamboule tout pour la énième fois, puis je me remets un coup de pied aux fesses!

Je me souviens de cette jeune femme que j'ai accompagné en hypnose, qui pensais que parce que je suis thérapeute ma vie est parfaite. Et bien non, moi aussi j'ai des peurs et des doutes. Et c'est justement parce que je suis "comme vous" que je peux vous accompagner !


C'est ça être humain !


A bientôt

Amélie


#hypnose #accessbars #entreprendre #infirmiere #therapeute



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